Matin

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

Il était sept heures du matin et Jake s'était levé quelques heures plus tôt pour faire un marché. Il ne restait pas grand chose au restaurant. Comme d'habitude il s'était levé sans bruit, avait déposé un baiser sur le front de sa femme et était parti a tatons faire a toute vitesse ce qu'il avait a faire: douche, habillement, petit mot posé sur la table, le petit déjeuner de la famille a faire, et il était parti dans sa voiture. En somme malgré le fait qu'il soit assez immature, l'homme était plutôt responsable. Et amoureux.

Jake entra dans la cuisine et posa -enfin- ses paquets sur le plan de travail. Bon, c'était simple, il commencait pas faire cuire les aliments du paquet de gauche, il mettaient plus de temps, et il rangeait le reste. Il écrivait le menu du jour sur les tableaux intérieurs et exterieurs, appellait les employés du jour, dépoussierrait les tables, éteignait le répondeur, mettait son tablier et c'était parti. Peut être que Susan passerai a midi, et dans ce cas il lui avait acheté un truc tout spécialement pour elle. Il s'éxecuta, rapide, consciencieux, mais totalement rêveur, en sifflotant pendant que la radio diffusait de la musique.

Nombre de messages : 50 Love : Jake Date d'inscription : 17/12/2006

Un autre midi, une même routine. Elle s'était réveillée dans un lit vide et avait déjeuné seule lorsque tout le monde avait quitté les lieux. Ca ne la dérangeait pas plus que ça : cela lui permettait d'avoir du temps à elle, de faire du yoga dans le silence, de regarder les talk shows du matin, de programmer la télé pour enregistrer les émissions et séries qu'elle allait rater... Après un tour chez les fleuristes, elle passa au restaurant, pour, comme d'habitude, déjeuner avec son mari.

Pénétrant dans le restaurant, elle sourit aux employés et salua les clients pour vite se diriger vers les cuisines où elle trouva Jake.

"On est occupé? On ne répond pas à mes messages?"

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

Jake avait commencé a faire un taboulet. Il était pas loin de midi et les clients, fidèles ou nouveau, avaient commencés a affluer. Et comme en plus d'être le chef cuistot il était le patron, et plutôt connu de réputation, nombre de clients souhaitaient le voir. Ca ne le gênait pas le moins du monde, au contraire il était plutôt fier (mais modeste) mais par contre pour cuisiner en même temps c'était un peu galère.

L'homme avait donc enfin fini sa série d'interrogatoires ('et donc, comment avez-vous eut la si bonne idée de faire un restaurant libanais?' 'ca ne mine pas votre couple, le restaurant?' et autres questions débiles...) et était retourné au cuisine travailler a son taboulet. Il hachait du persil consciensieusement quand Susan était apparue dans l'encadrement de la porte. Il avait sourit, avait arrêté son travail, était allé se laver les mains et avait enlevé son tablier taché. Puis il s'était approché d'elle.

"Salut, toi..."

Jake, en tombeur professionnel, avec eut un regard irresistible. Puis il avait passé un bras autour de sa taille, l'avait attirée contre lui et l'avait embrassé tendrement, sous les sifflets moqueurs mais pas méchants de ses employés. Un sourire ironique aux lèvres, il s'était détaché de Susan, lui tenant toujours la taille par le bras, et leur avait dit d'aller voir ailleurs. Ce qu'ils avaient fait.

"Désolé, ce matin je suis parti très tôt...Je t'ai pas réveillée?"

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

[j'ai fini]

Nombre de messages : 50 Love : Jake Date d'inscription : 17/12/2006

Entrer dans la cuisine de son restaurant (sur les papiers, il était écrit noir sur blanc qu'il appartenait aux deux conjoints) équivalait avec une entrée dans un vestiaire pour hommes : la testostérone planait dans l'air. Se laissant fondre à chaque fois, elle sourit en voyant Jake l'embrasser sous les railleries qui, à force, étaient devenues plus que supportables. Une fois les cuisiniers partis, elle entreprit de répondre à sa question.

"Non. Ta discrétion est prodigieuse."

Elle jeta rapidement un coup d'œil sur ce qu'il était en train de préparer.

"Tu prépares quoi? Un taboulé?"

Susan avait deux choses assez lourdes à avouer à son mari et elle décida de le faire discrètement. S'avançant vers le persil haché, elle dit sur le ton de la conversation:

"Ca a l'air délicieux. Tu me laisses une assiette? Au fait... Je t'ai dit que mes parents allaient venir ce week-end? Enfin pour les fêtes?"

A vrai dire, la relation entre son père et son mari était plus que tendue... Glisser ainsi la nouvelle dans la conversation pouvait dissoudre la surprise (et la colère) de Jake. En effet, elle ne savait toujours pas s'il avait bien pris le qualificatif de "vagabond anglais" de la part de son père.

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

Jake passa le bout des doigts sur tout le visage de Susan. Puis il sourit. Elle était toujours aussi jolie. Partir tôt le matin, même s'il s'y était fait, sans lui dire au revoir ni a elle ni aux enfants, l'attristait beaucoup. Il l'aimait, sa petite famille. Alors, oui, il était discret, mais parfois il esperait qu'elle se reveillerait pour lui demander de rester avec elle. Mais il n'était pas du genre 'mon amour je t'aime'. Jake était trop amoureux pour ça. Alors il se contentait de la regarder quelques minutes dormir tous les matins avant de s'en aller. Tout simplement.

"Bah, j'm'entraine..."

Jake avait un sourire espiègle au visage. Parce qu'en fin de compte, il était connu pour ça. Susan se détacha de lui et alla vers le taboulé. Elle le complimentait, puis, chose extremement redoutée, mis quelque chose sur le tapis sur le ton de la conversation. Les beaux-parents débarquaient chez eux. Pour les fêtes en plus. Là son sourire optimiste glissa carrement de son visage, fondant comme neige au soleil. Il répondit sur un ton dédaigneux, plus adressé a ses beaux-parents qu'à sa femme.

"Ah bon, parce qu'ils acceptent de passer les fêtes chez un gitan dégueulasse et pas fréquentable, maintenant?"

Entre Jake et ses beaux-parents, ça n'avait jamais été. Connaissant ses origines, ils avaient très vite décidé que ce n'était qu'un tzigane sale, inninteressant. Et il avait fait des efforts. Pendant longtemps il avait été aimable, serviable, toujours un sourire aux lèvres, des bon plats, il se savait le gendre parfait. Mais ils avaient réussi a le couler, malgré son ame en fer. Alors, il y avait une haine totale entre ces trois-là. Jake faisait toujours bonne figure devant les enfants, devant Susan il essayait toujours mais c'était plus dur.

Nombre de messages : 50 Love : Jake Date d'inscription : 17/12/2006

"Disons qu'ils veulent voir les enfants. On peut pas leur refuser ça. Et puis, avec un peu de bonne volonté, peut-être que--"

Enfin non; partie sur cette piste, elle ne pouvait que s'enfoncer. Elle n'était pas à ce point aveugle pour voir que Jake ne faisait pas d'efforts pour supporter ses parents et en particulier son père qui, contrairement à sa mère, était moins conciliant. (A vrai dire, après quelques verres de vin blanc, qui n'est pas amical?) Susan se garda d'expliquer, pour l'instant, la raison de leur venue. Ils avaient invité la famille aux Hamptons, dans leur maison au bord de la plage. La famille comprenait Susan (bien entendu) et les enfants... mais pas Jake. Sentant le scandale pointer le bout de son nez, la mère de famille arriva à les convaincre de faire un saut en ville pour quelques jours.

"N'exagérons rien. Il a juste dit "vagond". D'ailleurs si tu veux bien dire le coin d'où tu viens en Angleterre... Au pire invente. Dis que tu es le cousin d'un duc, d'un lord, de la Reine même. C'est vrai, ils ne savent rien de toi. Bon, ils ne t'ont jamais rien demandé mais ça peut changer."

* Tais toi, tu n'es pas convaicante... *

"Ils voulaient rester à l'hôtel mais... Enfin ce sont mes parents alors je les ai invités à rester avec nous. Ils pourront toujours prendre la chambre avec la baie vitrée. Ou la notre?"

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

Jake faillit péter un plomb. Faire des efforts. La bonne blague. Mais en plus d'être amoureux il était de nature calme avec la famille. Et puis Susan n'avait pas fini sa phrase, ce n'était pas pour rien. Elle avait forcement compris. Vive l'auto-censure. Jake compris qu'il allait avoir un noël de merde. Seule échapatoire: le restaurant. Encore une fois. Mais il n'avait pas envie de dispute et il sentait bien que s'il disait qu'il ouvrait le restaurant pour noël, ça allait exploser. Par pour les parents, mais pour les enfants. Et surtout pour Susan.

"Tu sais très bien ce qu'ils pensent de moi. Et je suis pas du style a mentir, ça tu le sais. Et tu connait tes parents mieux que moi, jamais ils ne chercheront a me connaitre. Ils ont des idées déjà toutes faites."

Jake, dans un sursaut de mauvaise humeur, remis son tablier et recommenca a couper son persil nerveusement. Puis il mit le tout dans le bol, remua avec l'huile et passa au coriandre. Tout aussi rapidement. Puis les tomates. Il cuvait ses élants de mauvaises humeur dans les légumes. Il s'apprêta a parler, donc il regarda Susan, et dans ce moment d'inatention son couteau glissa et il se coupa le doigt. Il lacha un juron, lacha le couteau, mit le doigt sous l'eau puis l'enroula dans un torchon pour essayer de stopper le sang qui coula a flot.

"En plus ils dorment chez nous? Et dans notre chambre! Ils veulent pas habiter totalement ici, s'occuper du restaurant, non?"

Jake tenait toujours le torchon contre son doigt, assez énervé pour éviter de penser a la douleur que ça lui infligeait. Par reflexe il nettoya le couteau et jetta la tomate qu'il était en train de couper. Il n'avait aucune envie de s'engueuler avec Susan, mais les parents, ils le savaient tous les deux, c'était LE sujet a éviter. Et l'autre chose que Jake n'avait pas encore mentionné c'est qu'il avait invité ses parents a lui a venir passer noël a la maison. Les enfants les adoraient, et c'était réciproque. Et ils adoraient aussi Susan, comme une fille.

Nombre de messages : 50 Love : Jake Date d'inscription : 17/12/2006

Susan, avec instinct maternel, s'occupa du doigt coupé de Jake avec une douceur extrème et une sacrée patience. Elle voyait que son mari était énervé. Face à ce genre de situation, il ne fallait pas verser de l'huile sur le feu. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire car les révélations n'allaient pas s'arrêter là.

Pressant le torchon contre le doigt pour stopper l'hémorragie, elle leva les yeux pour regarder son mari dans les yeux.

"C'est juste pour quelques jours. Noel et le Nouvel An."

Elle tourna la tête pour voir si les cuisiniers étaient revenus. Pas qu'elle ne souhaitait plus de cette intimité mais l'état du doigt la préoccupait. Cependant le sang coulait moins...

"Ils sont vieux, ça peut leur faire plaisir de venir."

C'était même dans ces moments-là qu'elle se sentait encore plus amoureuse de son mari. Elle éprouvait la même sensation qu'elle avait ressentie à leur première rencontre.

"Et même s'ils disent le contraire, je sais qu'ils se sentent seuls pendant les fêtes. Les dîners mondains, les 'amis', les soirées et les traiteurs; on s'en lasse rapidement. Et ne pense même pas à venir au restaurant. Ma frère et ma soeur vont également venir."

Deuxième bombe. Nuançons : la soeur de Susan n'était pas un problème. Bien que froide, frigide, coincée - mais de loin plus belle et intelligente que Susan -, elle avait de bonnes relations avec son beau-frère. Elle n'avait pas de mal avec les hommes en général, du moment que ça restait dans le cadre professionnel (dans ce domaine elle pouvait être castratrice) et le cadre familial mais lorsqu'il s'agissait d'un cadre plus personnel et sentimal, c'était une autre paire de manches. Garder un homme n'était pas un réel pépin : il fallait déjà qu'elle en trouve un. Quant au frère, disons, qu'il était sympathique. Conciliant, gentil, souriant, il était néanmoins assez influençable et, dans son ménage, c'était sa femme qui contrôlait tout. Et c'était sa femme qui gênait le plus Susan et sa famille. Maxine était... détestable. Ces petits enfants parfaits étaient toujours parfaits. Sa maison était toujours parfaite. Sa vie était tellement parfaite qu'on pouvait sentir l'odeur de la javel à des kilomètres. Ca pouvait s'arrêter là mais Maxine ne pouvait pas s'empêcher de pester, de faire partager ses commentaires cinglantes avec son sourire mielleux et hypocrite. Et, même si Jake était toujours gentil et galant avec elle, Susan sentait qu'il était souvent à deux doigts de la crise de nerfs. Il est donc évident de dire que les Warren-Delacorte adorent leur belle-fille et ses deux petits enfants respectivement de 3 et 5 ans.

"Oui, je ne pouvais pas les ignorer. J'aurais compris si tu disais que des fêtes dans un hôpital psychiatrique auraient été mieux mais... c'est ma famille. Notre famille."

*Convaincante ma vieille.*

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

Jake ne s'agaça même pas. Lui aussi, c'était ces moments-là qui lui rappelait leur première rencontre. Il faut dire qu'elle n'avait pas été banale. Mais c'était une autre paire de manches. C'était au tour de Jake d'être embarassé. Oui, c'était leur famille. Et lui, il avait sa famille. Et il avait décidé de les avoir pour les fêtes cette année. Il regarda Susan s'occuper de son doigt, pensif.

"Susie, mes parents voulaient venir cette année, je peux pas les décommander si tard..."

Jake serra les dents. Pas à cause de son doigt, mais parce qu'il savait comme Susan qu'il y aurait forcement confrontation. Et que ça péterai. Il n'y avait pas que ses parents, il y avait Marissa, sa petite soeur, qui était très jeune (ses parents l'étaient tout autant) et ses deux grands frères, deux garçons magnifiques, très typés tziganes et tombeurs. Et ça marchait tout le temps, cela dit. Et Jake avait peur de la réaction des parents. Comme de celle de Susan. Sa grande crainte avait toujours été que ses frères aînés lui piquent Susan.

Nombre de messages : 50 Love : Jake Date d'inscription : 17/12/2006

La réaction de Susan fût immédiate : elle fit la mine la plus surprise qui puisse exister.

"Tu sais que j'adore tes parents, enfin ton côté de la famille mais... Enfin, tu te souviens du mariage?'

Les parents de Susan avait catégoriquement refusé de venir mais s'étaient invités à la dernière minute. Eméchée, sa mère avait passé toute la cérémonie et la soirée à jurer et à gronder sévèrement et injustement Thérésa, sa femme de chambre qui les suit partout, tandis que son père avait fait vœux de silence. Il ne parlait que rarement aux personnes qu'il connaissait : son autre fille, son fils - alors célibataire -, sa femme, Thérésa, les oncles et cousins Warren et Delacorte. La salle étant séparée en deux, l'ambiance n'était pas idéale. Ce qu'ils reprochaient le plus chez le couple, c'était Jake. Ce nomade douteux, se disant anglais avec une famille d'origine tzigane. Les propos méprisants et glaciaux circulaient doucement entre les tables de la famille de Susan.

"Au pire, je peux dire à mes parents de ne pas venir. Et à ma sœur et à mon frère. Ma mère trouvera une consolation dans une bouteille de whisky, mon père fera du golf et fêtera seul un repas de Noel au Country Club; ma sœur mangera un sandwich à la dinde en pyjama et en pantoufles en regardant des rediffusions d'Ally McBeal en pleurant avec ses chats - si elle en a - et mon frère devra supporter le festin lourd et redondant de sa femme."

En disant cela, elle cherchait à convaincre Jake de les garder. Recevoir les Evans n'étaient pas un problème, elle les trouvaient gentils et chaleureux. D'ailleurs, ses beaux-frères l'étaient un peu trop à son égard. Elle serra un peu plus le torchon contre la plaie en souriant doucement.

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

Jake regardait par terre, l'air de mauvaise humeur. Il écouta la tirade de sa femme, puis sourit en coin, eut même un petit rire. Il releva la tête, détailla le visage de Susan. Il sentait son petit manège. Il savait que leurs parents et famille étaient leur seul motif de dispute. Et ça ne lui plaisait pas. Ils étaient censés être adulte, non, même plus adulte qu'eux?! Alors, Jake, qui jusqu'a présent avait fait des efforts élephantesques, décida que c'était a leur parents d'en faire.

"Tu sais quoi? C'est a eux de se conduire en adulte. On invitera les deux sans les prévenir. Et tu sais quoi? S'il ne comprenne pas ou s'entete, et bien je leur expliquerai. Tant pis si ça fait des étincelles, mais ça fait longtemps qu'on est mariés, on a des enfants et voila."

Jack avait prononcé ça comme une sentence, même pas comme une proposition. De toute façon, d'acualité, les propositions ça ne servait plus a grand chose. Il fallait juste résoudre. Il savait les enfants du même avis, et il supposait que Susan aussi. Et les frères et soeurs aussi. Et s'il fallait, il tiendrai ses frères.

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"Tu sais que ça risque d'exploser? Je ne veux pas que ta famille ait une mauvaise image de moi..."

Prenant la main de Jake dans les siennes, elle sourit doucement. Susan caressait les mains de son mari, comme pour l'amadouer.

"Mais après tout, - et je dis en sachant que je vais le regretter - ça risque d'être amusant."

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

Jake eut un petit rire. Il savait qu'il y avait 99,9 pour cent de chances que ça dégenère, mais il en avait trop marre du conflit pour y faire attention. Il prit les mains de Susan qui était déjà entre les siennes, y posa un baiser. Puis il eut un sourire rayonnant.

"Je sais...Mais je pense que maintenant il le faut. Et puis, si ils ne nous écoutent pas nous, peut être qu'ils écouteront les enfants, ils les adorent..."

Ce qui était vrai, Jake et Susan le savaient. Mais est-ce que Boone, Max, Rachel et Cassie réussiraient? Il y avait un doute. Ce qui rendait ce conflit encore plus ridicule: comment se haïr a se point-là a cause d'une origine? De plus, pour Jake, c'était noble, il était fier de ses origines, et entre Susan et lui il n'y avait pas tellement de différence, puisqu'ils s'aimaient comme ça, même après six enfants! Alors pourquoi pas les parents...?

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Susan regardait le sol, sur le point de faire la deuxième confession explosive :

"Jake... j'ouvre un autre restaurant. Je t'aime. Je t'ai dit que tu étais beau?"

Pour le coup, elle n'était pas très douée. Tant pis, elle se pressa contre son mari, posant ses bras sur ses épaules, rapprochant son visage du sien.

Nombre de messages : 59 Love : Susie Date d'inscription : 17/12/2006

Jake sourit, il l'aimait, sa femme, il la laissa le presser contre elle. Puis son visage devint plus froid, comme saoulé. Et elle ouvrait un restaurant, maintenant. Elle voulait pas aller vivre dans une autre maison, pendant qu'elle y était? Elle en avait d'autres des bonnes nouvelles comme ça? Et dans quel but, en ouvrir un autre, le Lebanon marchait bien et il n'y avait aucune raison d'en ouvrir un autre...De plus Susan n'avait aucun talent spécial en cuisine...Il la repoussa, mais pas violemment.

"T'en as encore des bonnes nouvelles, ou je peux retourner cuisiner?"

Jake avait parlé d'un ton froid, en ne faisant aucun effort pour paraitre retenu ou agréable dans le fond. Pourquoi, à ce moment précis de la chose, il se prenait tout dans la gueule? Y'avait marqué 'bonne grosse poire' sur son frond, ou quoi? C'était la fête, ou alors il y avait une caméra cachée quelque part, ou c'était une blague, il se passait quoi, là exactement?

Nombre de messages : 50 Love : Jake Date d'inscription : 17/12/2006

Sentant son époux la repousser légèrement, Susan comprit qu'elle avait fait preuve de maladresse. Il était un homme beaucoup trop bon et la manie de Susie à se braquer et à vouloir prendre le contrôle des choses l'étouffait souvent... même si il ne le faisait rarement savoir. A ce moment-là, Jake avait l'air agacé, énervé et usé. Elle cherchait à le consoler en s'approchant délicatement de lui, en caressant son bras musclé.

"Ecoute... Je sais ce que tu es en train de te demander, mais vois ça comme un autre projet. Tu diriges cet endroit. Moi je suis quoi là-dedans? La proprio sainte-nitouche, proprette et légèrement "new-wave"? Je sais que c'est ce que tes hommes pensent de moi mais, entre nous deux, j'ai le rôle de la chieuse. Toi, tu es l'âme de ce restaurant. Et..."

Hésitant d'abord:

"Je veux être l'âme de quelque chose à moi."

Elle sourit avant de continuer.

"Ca sera une épicerie fine, de style français, avec un coin salon de thé, de la vaisselle à vendre. Quant à la cuisine, c'est Greg qui s'en occupera."

Oui, Greg, une autre veine sensible. Jake le connaissait vaguement de nom; Gregory O'Reilley était un vieil ami de Susan, leurs parents étant de très très bons amis. Durant leur deuxième partie d'adolescence, les deux jeunes gens formaient un couple qui avait la bénédiction des deux partis. Greg laissa ses études de droit pour devenir un chef. Et quel chef! Faisant ses armes dans les plus grandes cuisines new-yorkaises, il laissa son dernier métier - très bien rémunéré - pour une sorte de retraite. Agé de 45 ans, éternel célibataire, tombeur et particulièrement séduisant, il s'installa dans une coquette maison à Melvynna.

"Il est très bon."

Susan le regardait dans les yeux; elle n'avait rien à cacher.

"Je t'aime. Vraiment. Mais tu dois me laisser voler de mes propres ailes."

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